Un des plus beaux revers de la médaille de la mise en pratique de la bienveillance, c’est lorsque les enfants nous montrent comment nous comporter alors qu’on s’est laissé dépasser par les émotions .
En fin d’après-midi je suis partie faire quelques courses, et n’ayant pas actuellement pas de voiture, je fais tout à pied. Vous imaginez bien qu’avec une « petite » famille de 6 enfants le caddie se charge vite. J’ai donc demandé à mon grand de me rejoindre au supermarché pour m’aider à porter. Sauf qu’il venait tout juste de rentrer quand je l’ai appelé. Mais de façon plutôt positive il m’a dit : « je te rejoins dès que j’ai mangé ». Ayant appris à relativiser et surtout que ne peux pas avoir tout et tout de suite, j’ai acquiescé. Sauf que lui a pensé que j’allais mettre du temps et a pris plus de temps que je n’avais besoin. Et là je me suis vexée. Quand il m’a rejoint, je venais de sortir du magasin et … je lui ai fait la tête comme une enfant.
Submergée par mes émotions, les phrases interdites et contraire à la bienveillance ont alors fusées : « à chaque fois que je te demande quelque chose tu ne m’aides JAMAIS, tu as TOUJOURS une bonne excuse pour ne pas m’aider, ça fait 40 minutes que je t’ai appelé….. » . Mon grand, que j’assaillais d’accusations, a alors fait ce que n’importe qui aurait fait dans sa situation d’accusé : se justifier. Mais plus il se justifiait et plus je m’énervais. J’ai fini par lui lâcher un « tu ne peux pas simplement dire je suis désolé au lieu de TOUJOURS me faire un débat ? » Et là miracle, il me dit : je suis désolé maman. Lui qui d’ordinaire est si fier, qui veut toujours avoir le dernier mot, me présentait ses excuses. L’effet a été immédiat et je me suis très vite sentie ridicule. Il aurait simplement suffit que dès le début je lui dise cette phrase : « je suis déçue, je t’attendais depuis tout à l’heure, on ne s’est peut-être pas compris, mais j’avais besoin de toi au magasin et j’apprécierai que dans cette situation tu me dises juste que tu es désolé ».
Et oui, le travail est long et laborieux et on n’apprend pas une nouvelle langue du jour au lendemain. On aura toujours un petit accent. Mais ce travail d’autocorrection, si je puis dire, est très important, car à force de vous corriger, les phrases vous viendront à l’esprit de plus en plus naturellement et de plus en plus spontanément.
Ô combien de conflits j’ai pu avoir avec mon aîné, à vouloir lui démontrer par a+b que j’avais raison. À chaque conflit je finissais toujours par hurler telle une hystérique voir même à lever la main… Aujourd’hui quand je le vois dans sa vérité je me contente d’un OK, et quand il se rend compte qu’il avait tort, il vient s’excuser… Ça a l’air tellement simple quand on y pense, mais c’est si difficile à mettre en pratique à l’instant t où on se retrouve submergé de nos émotions…
Pourquoi donc est-ce si compliqué de réfléchir avant de parler ?
Tiens et d’ailleurs histoire de comprendre les émotions, en voilà une bien bonne :
Et pour télécharger les émoticones des émotions à coller sur le frigo, c’est ici : les émotions