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Tables de multiplication : 3 étapes pour les retenir définitivement

Les tables de multiplication sont un sujet récurrent parmi vos questions et donc un problème. Comment faire pour les apprendre et ne plus les oublier ? Mais je dirais qu’avant de se poser cette question, la vraie question à se poser c’est pourquoi les retenir ? Y a-t-il au final un véritable intérêt à les apprendre par coeur ? Les trucs et astuces qu’on trouve sur le net sont-ils suffisants ? C’est long de les retenir, clairement, ça saoûle, y’a pas un truc pour aller plus vite ? Mon enfant les apprend et ensuite les oublie… comment faire ?

Dans cet article nous allons essayer de répondre à toutes ces questions. Je ne me contenterai donc pas de vous lister un nombre de jeux et astuces pour retenir les tables de multiplication. Il existe pléthore d’articles de la sorte, pas question de faire un redit. Si vous me lisez régulièrement ou me suivez sur Instagram, vous connaissez alors mon besoin d’aller au fond des choses et de toujours essayer de comprendre POURQUOI. Voici donc un très long article qui vous permettra de découvrir différentes méthodologies d’apprentissage des tables de multiplication basée sur la science.

Voilà le sommaire de l'article. Vous pouvez cliquer sur chaque titre

A. L'utilité des tables de multiplication

1. Pourquoi retenir les tables de multiplication par cœur ?

C’est quand même THE question à se poser avant de se torturer l’esprit ! Après tout s’il n’y a aucun intérêt à les mémoriser, pourquoi le faire ? Parce que l’école l’a demandé ? Oui, mais ce n’est pas l’école qui donnera un travail à nos chérubins plus tard, alors s’ils peuvent s’en passer pour la suite et bidouiller, autant le faire !

Avant de publier cet article, j’avais une vision bien figée sur la question, mais vos réactions sur Instagram m’ont permis d’aller plus loin. Alors merci d’avoir partagé votre vécu 🙂

a. Le calcul mental dans la vie de tous les jours
calcul mental

Je ne sais pas où vous vous situez sur l’échelle de “je suis à l’aise avec le calcul mental”, mais sans être une experte, je ne me débrouille pas trop mal. Et même ma mère qui n’était pourtant pas trop matheuse, se débrouillait bien aussi. Pourquoi ? Parce qu’on en a besoin dans la vie de tous les jours : pour ne pas se faire arnaquer ou faire de bonnes affaires ! Hé hé, c’est une bonne raison ça vous ne trouvez pas ?

Mon fils aîné a travaillé dans un job étudiant dans une chaîne assez connue de boulangerie. Il a été assez sidéré de constater que des personnes ne savaient pas rendre la monnaie ou encore calculer de tête combien ils allaient payer. Pire encore : il s’est vu expliquer à plusieurs reprises comment faire, mais les personnes n’y arrivaient pas…

Que dire alors des produits vendus en grande surface avec des volumes ou masses plus importants ? On a parfois l’impression que ça vaut le coût d’acheter plus pour payer moins cher au kilo, mais… ça n’est pas toujours le cas ! Durant les périodes de solde, arriver à calculer rapidement de tête le prix d’un produit après réduction, c’est quand même vachement plus pratique que de sortir sa calculatrice en plein milieu du magasin. Enfin, nous avons tous besoin de faire nos comptes pour éviter de se retrouver à découvert. Il y a donc un intérêt concret à savoir calculer rapidement et mentalement.

b. L'utilité des tables de multiplication à l'école

Quand on est à l’école, les apprentissages mathématiques se font de manière progressive. Ainsi, on a besoin d’une certaine base pour aborder de nouvelles notions. Par exemple les fractions nécessitent que l’enfant connaisse de façon automatique les tables de multiplication afin d’apprendre à les simplifier. Pour poser rapidement une multiplication, il est important de maîtriser encore une fois ses tables. Il n’y a pas que les fractions qui sollicitent cette compétence. Il y a aussi : la factorisation dans le calcul littéral (niveau 4ème -3ème), la multiplication posée (niveau CE2-CM1-CM2), la division, le calcul sur les puissances, la racine carrée, les résolutions d’équations… Bref, vous comprenez aisément que cette non-maîtrise peut lourdement ralentir nos enfants face à l’apprentissage dans le supérieur.

fractions maths

Cela justifie d’ailleurs pourquoi une bonne partie des élèves au collège ou au lycée n’aiment pas les maths et se trouvent nuls dans cette matière. Psychologiquement, leurs échecs répétés face à l’apprentissage de nouvelles compétences les ont persuadés qu’ils étaient nuls en maths. Mais comme on nous martèle tout le temps à l’éducation nationale, qu’on peut travailler une compétence même si l’autre n’est pas acquise, et bien les enfants se retrouvent à traîner ET subir ce non-apprentissage des années durant…

Parvenir au bon résultat est parfaitement possible sans les connaître, mais cela se fera au prix d’un effort considérable et de tâches complexes (plusieurs compétences et connaissances sollicitées à la fois). Cela risque de paraître très lourd pour l’enfant et le placer dans une situation de découragement et donc d’échec. Ainsi il se persuadera qu’il est nul en maths ; et très certainement que cette phrase fait écho au vécu de certains d’entre vous.

À contrario, la maîtrise des tables de multiplication, représentera une réussite pour l’enfant et donc une valorisation de ses compétences et à postériori le renforcement de l’estime de soi.

c. Si je ne connais pas mes tables ma vie est-elle fichue ?

La réponse est non ! 

J’ai rajouté ce paragraphe après publication de l’article et lecture de vos nombreuses réactions sur mon réseau social Instagram (qui n’existe plus alors je vous ai mis le lien vers le nouveau). Ce qui est ressorti c’est que certains d’entre vous avaient aimé les maths même sans connaître les tables et avaient mis en place des stratégies de calcul mental leur permettant d’arriver au bon résultat. Certes, ça prenait un peu plus de temps mais ils y parvenaient.

Mais alors comment expliquer que d’autres avaient généré un véritable blocage autour des maths, au point de détester cette matière ? Et bien je dirais qu’un adulte très maladroit est venu pointer du doigt ce non-apprentissage et l’a transformé en traumatisme. Cet adulte c’est le maître, la maîtresse ou encore nos parents…

Vos témoignages étaient pour certains affligeants… L’une d’entre vous n’avait pas le droit de sortir de sa chambre jusqu’à les connaître par cœur. Une autre s’est vue privée de récréation et a même été “oubliée” par son maître dans la classe jusqu’à être privée de son repas de cantine…

Bref, ces humiliations ne sont pas anodines et peuvent créer un profond rejet de la matière permettant symboliquement de rejeter l’injustice  vécue, et aussi inconsciemment sûrement essayer de l’oublier.

Enfin pour d’autres, la matière n’a pas d’intérêt ou manque de logique. Je dirais encore une fois que le pédagogue chargé de transmettre ce savoir n’a pas sur éveiller la curiosité où il fallait, car il n’y a rien de plus logique que les maths et Dieu sait à quel point j’aime toujours comprendre POURQUOI !

Il est donc important de garder en mémoire que :

  • chaque enfant est différent et appréhende ses apprentissages différemment. 
  •  un apprentissage doit avoir du sens.
  • chaque personne évolue à son rythme et ce qui n’est pas su aujourd’hui pourra l’être demain tout comme dans un an !
2. Le problème des trucs et astuces

Les trucs et astuces, je ne vous les décrirai pas ici car il y en a à profusion sur le net. La table de 9 avec les doigts, la table de 2, la table de 5… Ok. Mais si les trucs et astuces sont sympas dans un premier temps, ils ne sont pas suffisants pour acquérir un automatisme permettant de déclencher une réponse du tac au tac quand on demande à un enfant ce que fait 7 x 8 ou 3 x 9.

Pour arriver à fixer ces connaissances dans la mémoire sémantique, il va falloir de la répétition et ça, c’est inévitable ne vous en déplaise ! Vous trouverez des explications plus poussées sur le fonctionnement de la mémoire dans la partie E de cet article.

B. Comprendre les tables de multiplication

Maintenant que vous avez compris le rôle de la mémoire, vous percevez d’autant plus la nécessité de comprendre avant d’apprendre afin de fortifier les connexions neuronales tout en stimulant la mémoire perceptive et sémantique. La manipulation, la mise en images ou la narration d’une histoire sont d’autant de facteurs facilitant la mémorisation des tables de multiplication.

Pour comprendre ce que signifie la multiplication j’utiliserai ici les réglettes Cuisenaire, sachant que cette explication est transposable à d’autres outils comme la pédagogie Montessori. Mais les réglettes nous permettant de démontrer davantage de choses avec plus de rigueur, je resterai sur celles-ci pour la démonstration.

Pour en découvrir comment introduire et se servir des réglettes Cuisenaire, je vous invite à lire l’article précédent : Comment utiliser les réglettes Cuisenaire ?

1. Multiplier c'est prendre plusieurs fois la même quantité
Multiplier 5 par 2 avec les réglettes Cuisenaire

Prenons un exemple : demandez à l’enfant de constituer un tapis de 10 uniquement avec des réglettes identiques pour chaque ligne. C’est-à-dire qu’une ligne ne sera représentée que par une seule couleur. L’enfant procède par tâtonnement. En prenant les réglettes de 3 (vert clair) il se rend compte que ça ne convient pas et que ça dépasse. Idem pour les réglettes roses (4).

Finalement il constate qu’il ne peut le faire qu’avec 10 réglettes blanches, 5 réglettes rouges ou 2 réglettes jaunes pour constituer le tapis de 10.

2. La commutativité de la multiplication

On demande alors à l’enfant : “combien de fois as-tu pris la réglette du 2 (rouge) ? Il compte et répondra 5 fois. Reprenez alors 5 réglettes rouges et réorganisez les sous forme de colonne (et non plus de ligne) tout en lui disant : “tu as pris 5 fois la réglette du 2”. Puis, expliquez-lui que le mot “fois” en mathématique se symbolise par une croix et écrivez en même temps que vous le dites : 5 x 2. 

Procédez de la même manière pour les réglettes jaunes. 

Multiplier 5 par 2 avec les réglettes Cuisenaire

Faites alors constater à l’enfant que les réglettes ont désormais la forme d’un rectangle et invitez-le à comparer le jaune du rouge.  En les superposant, il constatera que ceux-ci sont parfaitement identiques. On peut donc dire que 5 x 2 c’est la même chose que 2 x 5 ce qui s’appelle la commutativité de la multiplication.

3. Symboliser la multiplication avec les réglettes Cuisenaire

On montre ensuite à l’enfant que le rectangle formé a une longueur (le plus grand côté) égale à 5 (réglettes jaune) et une largeur égale à 2 (réglette rouge).

On symbolisera donc le produit de 5 x 2 ou 2 x 5 par une croix faite de la réglette jaune et de la réglette rouge. Via la manipulation, les enfants peuvent ainsi reconstruire toutes les tables de multiplication.  Pour des résultats supérieurs à 10, on utilisera les équivalences avec les réglettes de 10 pour trouver le résultat.

Multiplier 5 par 2 avec les réglettes Cuisenaire

Exemple : 4 x 8

Prendre 4 fois la réglette du 8 et les aligner. Puis disposer juste en dessous des réglettes orange représentant les dizaines jusqu’à ce que ça ne soit plus possible. On peut mettre 3 réglettes orange. Trouvez ensuite la dernière réglette manquante qui sera nécessairement inférieure à 10. Ici ça sera une réglette rouge (donc 2). On obtient donc :

4 x 8 = 8 + 8 + 8 + 8 = 10 + 10 + 10 + 2 soit 3 dizaines et 2 unités donc 32.

Notez que pour cet exercice, il est impératif de maîtriser la notion d’unité et de dizaine, ainsi que l’écriture des nombres. Si votre enfant rencontre une quelconque difficulté face à ces prérequis alors revenez en arrière sur ces bases. On n’aborde pas un nouvel apprentissage tant que les prérequis ne sont pas validés.

multiplication 4 fois 8
multiplication 4 fois 8
multiplication 4 fois 8

Pour le passage à l’écrit en parallèle de la manipulation, je vous ai préparé un document à compléter sur 15 jours à raison de 10-15 minutes par jour. Ce document peut s’accompagner en parallèle d’outils facilitant la mémorisation. Je vous les ai listés plus bas dans l’article (dans la partie C). Je vous mets le lien pour le télécharger gratuitement le document au paragraphe suivant 🙂

4. Manipuler avec la latte des nombres

Voilà un outil permettant d’éviter la transposition systématique en dizaines. En déposant en ligne les réglettes sur la latte des nombres, l’enfant peut directement visualiser le résultat sans avoir besoin de calculer ou chercher un équivalent avec les réglettes orange. Si vous ne souhaitez pas investir dans ce matériel un peu coûteux, il existe une parade qui est de fixer sur la table un ruban de papier gradué disponible ci-dessous en libre téléchargement avec les fiches des tables multiplication à compléter.

multiplier avec la latte des nombres

Ainsi sur les images ci-dessous on voit que 4 x 8 = 8 x 4 = 32 et que 3 x 4 = 2 x 6 = 12

multiplier avec la latte des nombres
multiplier avec la latte des nombres
multiplier avec la latte des nombres

Pour télécharger le document gratuit sur les tables de multiplication, cliquez sur une des 2 images ci-dessous :

5. Le matériel Montessori

Le principe est exactement le même que pour les réglettes Cuisenaire sauf qu’on ne peut malheureusement pas superposer le matériel. Voilà des vidéos déjà faites que vous pouvez trouver sur le net. Bon, la première vidéo est un peu biaisée car on voit nettement que l’enfant s’ennuie et connait déjà ses tables de multiplication… Disons que l’essentiel est de retenir comment on s’en sert 😉

La vidéo de Céline Alvarez utilise les barrettes de perles en couleur et est un peu plus authentique car explique bien que l’enfant a déjà manipulé. Pour autant on voit qu’il compte donc ne maîtrise pas encore ses tables de multiplication.

C. Mémoriser les tables de multiplication

Dans cette partie nous allons nous attarder sur le processus de mémorisation et tout particulièrement sur des méthodes qui ont été mises en place afin de le faciliter. La première partie de cette article vous a aidé à comprendre comment fonctionnait la mémoire et comment les différentes parties de la mémoire pouvaient renforcer le processus d’encodage.

Ainsi la création d’une histoire autour d’un concept, de visuels et d’émotions sont tant de moyens permettant de faciliter la mémorisation d’un apprentissage. Mathieu Protin, fondateur de la méthode Multimalin a d’ailleurs inventé sa méthode en s’inspirant des techniques utilisées par les champions de la mémorisation.

Voici donc une liste d’outils faisant appel au jeu et à l’imagination pour mémoriser ces fameuses tables de multiplication.

1. Multimalin

La méthode Multimalin existe maintenant depuis plus de 7 ans et commence à être connue et reconnue de tous. Je l’ai moi-même expérimenté à l’époque avec mon fils Réda puis avec ma fille Dalila. C’est sans appel la meilleure méthode de mémorisation des tables de multiplications ! J’ai tout essayé avec ma fille qui a beaucoup de mal avec les maths. Seule cette méthode l’a aidée à mémoriser les tables de multiplications. Elle est ludique mais demande comme tout apprentissage de la régularité. Vous pourrez constater à quel point cette méthode l’avait rendu joyeux 🙂 (la vidéo date de 2015). Cette méthode sollicite la mémoire perceptive, la mémoire épisodique et facilite grandement la mémoire de travail ! (voir plus bas pour la définition de ces mémoires).

Chaque multiplication est décrite avec une scène qu’il est possible de regarder en vidéo. Un livret accompagne cette méthode ainsi qu’un jeu de cartes pour réviser tout en s’amusant.

Quelques vidéos des opérations sont disponibles sur le net. Vous pouvez acheter la totalité des vidéos et les visionner en ligne pour 17 € en cliquant sur le lien suivant : Vidéos MultimalinSinon, vous pouvez acheter le coffret complet pour 30 € avec le jeu de cartes et le livret papier : Coffret complet.

2. Cartatoto

Ce jeu permet à la fois de mémoriser et de consolider les tables de multiplication. La vidéo ci-dessous l’explique bien. Le jeu de cartes coûte 7 € et peut être commandé ici : Cartatoto.

3. Le livre des tables de multiplication

Sur le même principe que le livre Multimalin, ce petit livre raconte des blagues permettant de mémoriser les tables de multiplication. Vous pouvez utiliser le fichier mis à votre disposition en libre téléchargement en parallèle de la lecture de ce livre. Ce livre coûte 7 € et vous pouvez le commander ici : Livre des tables de multiplication. C’est un petit livre de 15 cm de côté. Quand je l’ai reçu, j’ai été surprise par sa petite taille, mais ça n’enlève rien au contenu. Je vous ai mis ci-dessous quelques images de l’intérieur du livre.

4. Sites internet et application

Sur Appstore ou Playstore, vous trouverez l’application table de multiplication. Elle fonctionne sur le principe du questionnaire à choix multiples avec à chaque fois une multiplication et 4 solutions possibles. L’enfant ne peut passer à l’opération suivante tant qu’il n’a pas trouvé le bon résultat. 10 minutes d’entrainement par jour faciliteront la mémorisation par le jeu. Voici une capture d’écran de mon téléphone, je vous y montre aussi ce que ça donne quand on se trompe.

Voici aussi deux sites internet très riches en jeu pour varier les supports d’apprentissage :

D. Consolider pour ne plus jamais oublier

Consolider c’est réinvestir ses connaissances récemment acquises pour les fixer dans notre mémoire à long terme. C’est la pratique répétée d’une action qui en fera un automatisme et nous fera passer de l’état d’apprenant à l’état d’expert. Avant de se lancer dans de grandes multiplications à l’écrit ou dans la simplification de fractions, il est important de maîtriser cette compétence pour ne pas mettre l’enfant en difficulté dans ses nouveaux apprentissages. Pour aller plus loin dans les fractions avec vos enfants, vous pouvez suivre le cours gratuit que j’ai mis à disposition ici : COURS SUR LES FRACTIONS

Voici donc une liste de jeux qui vous permettront de consolider cet apprentissage tout en vous amusant.

1. Multiplipotion

Multiplipotion est un jeu de cartes qui coûte 18 € et que vous pouvez acheter ici : Multiplipotion.

J’avoue avoir mis un peu de temps à comprendre le principe du jeu et être passée à deux doigts de remettre le jeu au placard. Mais une fois compris la règle du jeu, on a adoré y jouer ! Ce jeu est un énorme coup de cœur et mon fils Réda m’a réclamé plusieurs parties d’affilées. Quant à moi j’y ai rejoué plusieurs fois avec plaisir et sans lassitude.

L’avantage de ce jeu c’est qu’il fait autant travailler la multiplication dans un sens que dans l’autre. Je m’explique. Lorsqu’on voit 7 x 6, on pense tout de suite à 42. 

Mais lorsqu’on voit 24, on pense plus difficilement aux différentes opérations or c’est précisément ce qui est utile dans la simplification de fractions ou dans la factorisation d’une expression littérale.

Pour arriver à mettre en avant des diviseurs communs, il faut rapidement se rappeler comment on peut décomposer un nombre et donc se dire que 24, ça peut être 4 x 6 mais aussi 3 x 4.

Ce jeu permet de travailler cette compétence tout particulièrement, et est donc EXCELLENT pour la consolidation. Je dirai même que de tous ceux que je vous ai présentés, c’est celui que je préfère de par son côté ludique mais aussi pédagogique.

Je ne l’ai pas mis dans les jeux permettant la mémorisation car il fait appel à des compétences qui nécessitent déjà que les tables soient connues pour pouvoir apprécier pleinement ce jeu. Toutefois pour les plus jeunes qui souhaiteraient y jouer malgré tout, un tableau à double entrée est mis à disposition dans le jeu, pour leur permettre de savoir à quelle multiplication correspond un nombre.

Voici une vidéo explicative très bien faite de LudoChrono

2. Tamtam Multimax

Ce jeu n’est plus à présenter ! Il s’est installé chez nous il y a un moment et c’est avec ce jeu que nous avons consolidé l’apprentissage de Réda. Dalila n’y est pas encore. Le principe est très simple et très similaire au Dobble. D’ailleurs c’est un jeu Dobble qu’on a pris deux fois en modifiant la forme des représentations faites sur les cartes. Ne retrouvant pas mon jeu de cartes Multimax pour l’article, je vous ai fait une petite vidéo avec celui de l’addition. Le principe est exactement le même. Il coûte 11 € et vous pouvez le commander ici : Tamtam Multimax.

Le principe du jeu : vous faites deux tas, un avec les cartes résultats et un autre avec les cartes opérations. On retourne une carte de chaque tas à chaque fois et on doit trouver le résultat qui coïncide avec l’opération.

3. Multiplicat's

Dans cette boîte plusieurs variantes de jeux existent et nous on adore changer les règles ! Pour cette partie testée, on a distribué certaines cartes de la multiplication (que j’avais mal triées pour le test soit-dit en passant). Comme pour le Jungle Speed, on retournait simultanément la carte supérieure de notre tas sur la table et on comparait s’il y avait un résultat commun. Dès que l’un d’entre nous trouvait, il tapait sur la carte souris.

Vous pouvez acheter ce jeu pour 16 € en cliquant sur le lien suivant : Multiplicat’s.

4. Mathsumo

On a acheté ce jeu il y a un plus de 2 ans maintenant. Il est vraiment très sympa et la courte vidéo en explique brièvement le principe. Par contre il n’aide pas vraiment à la mémorisation rapide des tables de multiplication mais je le trouve génial pour la consolidation. Je vous avoue qu’on n’y joue pas très souvent à contrario du Tamtam. Il coûte 30 € et vous pouvez le commander ici : Mathsumo

5. Cartatoto

Je ne le redétaillerai pas ici puisque déjà traité dans la partie mémorisation. Ce jeu fait aussi office de consolidation car plusieurs variantes de jeux sont possibles avec les mêmes cartes.

6. Les dés qui multiplient

Vous pouvez utiliser les dés qui multiplient pour vous entraîner à dire l’opération. On trouve le résultat en les alignant. Les dés coûtent 18 € et sont disponibles sur le lien suivant : Dés qui multiplient

C’est sympa mais il manque une petite dimension ludique. Alors je vous invite à créer vos propres règles pour mettre un peu de piquant dans ce jeu ! Les images ci-dessous sont issues de la fiche produit du site “Les dés qui multiplient”. J’ai commandé ce jeu mais pas encore reçu, donc difficile de vous faire un retour très constructif sur celui-ci. Toutefois je vous l’ai partagé en raison de la simplicité du principe.

E. Comment fonctionne la mémoire ?

Avant d’expliquer comment mémoriser, je vous propose de faire un petit tour sur le fonctionnement de la mémoire. Où se trouve-t-elle ? Est-elle fiable ? Comment la renforcer ?

1. Où se trouve la mémoire ?

sources de cet article :

  • INSERM https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/memoire
  • comprendre le cerveau de son enfant” de Pascal Toscani
  • Le cerveau en bref” documentaire Netflix

Dans son ouvrage “comprendre le cerveau de son enfant“, Pascale Toscani, docteure en psychologie cognitive et chercheure à LIDERF*, nous explique qu’il est difficile de donner la définition d’une bonne mémoire tant elle dépend de la façon avec laquelle elle interagit avec son environnement. Nous savons tous pertinemment qu’en fonction nos émotions et notre vécu personnel, nous ne mémorisons pas de la même façon différents faits. Parfois un évènement ponctuel restera gravé à vie dans notre mémoire tant il aura suscité en nous des émotions intenses, alors que d’autres auront besoin de répétition pour y rester gravés.

*Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique, Éducation et Formation

En fait la mémoire est la résultante de plusieurs types de mémoire que nous allons détailler un peu plus bas. Elles ne sont pas localisées dans un coin précis de notre cerveau. La mémorisation résulte d’une modification des connexions entre les neurones d’un système de mémoire : on parle de plasticité cérébrale. Les différentes formes de mémoire fonctionnent en interaction. En fonction de la situation, la mémoire sémantique pourra être aussi bien sollicitée que la mémoire épisodique. Je vous explique un peu plus bas ce que c’est;)

Ainsi la construction d’un souvenir peut solliciter par exemple différents sens et s’appuyer sur des connaissances et ou des émotions. L’hypothalamus joue un rôle crucial ensuite en créant un circuit neuronal permettant de relier tous ces éléments entre eux et reconstruire une image du souvenir.

2. Des vidéos pour aller plus loin

Pour en découvrir plus sur le cerveau je vous invite à suivre l’atelier sur les devoirs, je vous ai concocté une superbe vidéo que vous recevrez au 3ème mail.

Actuellement il y a aussi le premier épisode d’une série documentaire Netflix qui parle de la mémoire. Le nom de la série s’appelle : le cerveau, en bref et le premier épisode s’appelle les souvenirs. Vous pouvez le regarder en cliquant sur l’image ou sur ce lien : Le cerveau, en bref.

Ci-dessous vous trouverez de petites interview concises de Pascale Toscani, qui à mon sens, sont fondamentalement importantes et impactantes sur le développement des capacités cognitives et donc du processus de mémorisation.

3. Une infographie pour tout comprendre

On peut imager la mémoire comme étant le centre de tri de la poste, recevant des tonnes d’informations et ayant pour rôle de les rediriger vers les postes correspondant aux adresses indiquées sur l’enveloppe. Il y a 5 grandes adresses pour la mémoire. Chacune d’entre elles peut interagir avec l’autre. Je vous ai réalisé une infographie (qui m’a pris pas mal de temps) pour vous simplifier le processus de la mémoire. Juste après je vous détaille point par point chacune de ces mémoires.

mémoire
4. Les mémoires perceptive et procédurale
mémoire perceptive

Elle nous permet de nous souvenir des lieux, des visages, des voix… Elle utilise nos cinq sens. C’est elle qui permet à une personne de rentrer chez elle par habitude, grâce à des repères visuels.

mémoire procédurale

Elle est responsable des automatismes. Comme savoir conduire ou faire du vélo. Une fois que c’est acquis, et uniquement dans ce cas, le cerveau est capable de réaliser des doubles tâches comme conduire et parler. On conduit sans vraiment en avoir conscience.

5. La mémoire de travail
mémoire de travail

La mémoire de travail est une mémoire à court terme. Elle permet de manipuler et de retenir des informations pendant la réalisation d’une tâche ou d’une activité. C’est celle qu’on utilise pour se rappeler brièvement d’un numéro de téléphone pour le recomposer juste derrière et qu’on oubliera aussi vite qu’on l’aura retenu. Dans nos apprentissages, la mémoire de travail est très importante. Par exemple, lorsque vous posez une addition, vous mémorisez brièvement la retenue pour ensuite la ré-utiliser dans le prochain calcul. Pour la lecture il en va de même, le cerveau mémorise une série de sons (ou de mots) jusqu’à en comprendre ensuite le sens dans sa globalité. C’est une tâche qui peut être extrêmement difficile lorsque cette capacité et altérée.

On estime que le nombre de chiffres, de lettres, ou de mots qu’une personne peut restituer immédiatement dans l’ordre proposé est égal à 7, plus ou moins deux (on parle de l’empan verbal). Il peut être augmenté en regroupant les données (une série de 8 chiffres est plus facile à retenir lorsqu’ils sont groupés par 2 que lorsqu’ils sont pris isolément). Par ailleurs, une série de mots est d’autant plus facile à retenir qu’ils sont courts ou qu’ils sont proches phonologiquement ou sémantiquement. Ainsi en orthophonie, lorsque mon fils a été testé, sa limite était de 4-5 chiffres. On comprend aisément la difficulté qu’il peut rencontrer en lecture.

6. La mémoire sémantique
mémoire sémantique

La mémoire sémantique est une mémoire à long terme. Elle représente la mémoire du langage et de nos connaissances sur le monde et sur nous sans se préoccuper de comment ça a été acquis.  Elle se construit et se réorganise tout au long de notre vie, avec l’apprentissage et la mémorisation de concepts génériques (sens des mots, savoir sur les objets), et de concepts individuels (savoir sur les lieux, les personnes…).

7. La mémoire épisodique
mémoire épisodique

La mémoire épisodique représente la mémoire de nos souvenirs. Ainsi raconter un souvenir de nos dernières vacances ou de notre enfance fait appel à cette mémoire. Elle se constitue entre les âges de 3 et 5 ans. Elle est étroitement imbriquée avec la mémoire sémantique. La plupart des souvenirs épisodiques se transforment, à terme, en connaissances générales. 

C’est grâce à la combinaison de cette mémoire ainsi que de la mémoire sémantique, sensorielle et la mémoire de travail, que les champions de la mémorisation sont capables de mémoriser des centaines et des centaines de chiffres en série, là où le cerveau a un empan maximum de 7. Ils créent un univers dans lequel ils se racontent une histoire basée sur certains faits personnels et leur mémoire sensorielle.

8. Une vidéo pour tout résumer et avoir une vision globale de la mémoire

Voilà une vidéo de l’INSERM résumant parfaitement ce qu’on vient d’expliquer

9. Les rôles de la mémoire

La mémoire joue 3 rôles :

  • Elle encode : c’est à dire que les informations reçues laissent des traces dans notre cerveau comme un CD qui serait gravé. L’encodage est optimal quand on peut faire un lien avec quelque chose qu’on connait déjà (c’est à dire qu’on comprend ce que l’on fait).

 

  • Elle stocke l’information. Mais les scientifiques ne savent pas encore sous quelles formes sont stockées nos connaissances et souvenirs, ni combien de temps ils le restent. Ce dont ils sont sûrs c’est qu’il y a un lien avec l’organisation du traitement de l’information. Pour les DYS* ou même les personnes ayant eu un AVC** avec une aphasie***, l’accès au stockage peut parfois être compliqué. Ils savent des choses mais n’y arrivent pas à accéder. Notre mémoire est donc capable de stocker des choses de façon consciente et inconsciente.  C’est l’histoire du mot qu’on a sur le bout de langue ! On le connait, on sait ce qu’il signifie, mais notre mémoire ne nous permet pas de le récupérer.
  • Elle récupère les informations. Plus souvent on ira chercher les informations, plus on consolidera notre mémoire. C’est l’histoire du trajet qu’on fait une seule fois en voiture versus celui qu’on réalise tous les jours en nous rendant au travail.
* DYS : dyslexiques, dyspraxiques, dysorthographique, dyscalculique, dysphasique
** AVC : Accident Cardio Vasculaire
*** Aphasie : perte total ou partielle du langage

sources de cet article :

  • INSERM https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/memoire
  • comprendre le cerveau de son enfant” de Pascal Toscani
  • Le cerveau en bref” documentaire Netflix

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16 commentaires pour “Tables de multiplication : 3 étapes pour les retenir définitivement

  1. Waouh, génial. Quel travail. Cet article m’a bien ouvert les yeux. Merci pour cette théorie mais aussi les exemples concrets/vidéos qui m’ont permis de bien la comprendre. MERCI

  2. As salamou aleykum wa rahmattoulahi wa barakattouh

    Excellent vraiment excellent ! Je comprends que tu y ai passé 30h! Tu nous a offert un travail de recherche de Grd qualité et très instructif comme a ton habitude ! Un Grd gré merci et bravo !

    J’ai hâte de démarrer le challenge multiplication en 15jr !

  3. Merci pour tous vos partages, votre temps, votre générosité, vos publications pour avoir d’autres ressources et accompagner nos enfants à Apprendre Autrement! J’adore vous suivre.

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Les quadrilatères (figures fermées à 4 côtés) sont introduits en primaire avec le carré, le rectangle, le parallélogramme, le losange et le trapèze. Ils sont revus au collège de façon plus approfondie en étudiant les propriétés de chacun. La géométrie est ce qui pose le plus de difficultés aux élèves …

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Socle commun : la langue des inspecteurs en IEF

Le socle commun, c’est tout ce qui nous intéresse ! m’avait dit l’inspectrice lors d’une visite pédagogique en école à la maison. Depuis ce jour, je me suis attachée à relier toutes nos activités à ce socle commun. Mais les documents officiels étant imbuvables et peu pratiques, j’ai décidé d’y mettre …

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Rentrée scolaire 2021 : comment s’organiser en IEF ?

La rentrée scolaire pointe son nez et vous avez décidé de vous lancer dans l’IEF (Instruction En Famille). Vous voulez que votre ou vos enfant(s) puisse(nt) apprendre à leur rythme, sans pression mais au fond de vous, vous appréhendez un petit peu. Comment vous organiser ? Quel enseignement choisir ? …

réflexe archaïque - agrippement

Quand les réflexes archaïques entravent l’écriture

Avant de rencontrer une graphopédagogue, je n’avais jamais entendu parlé de réflexe archaïque. Apprendre à écrire ne se limite pas à prendre un stylo et former des lettres. Cette activité fait appel à plusieurs compétences dont la motricité fine mais pas que. Sommaire de l’article. Cliquez sur la flèche pour …